Blogs
En cette Journée internationale de la femme, nous rendons hommage aux employées d’ACS et aux femmes travaillant dans le domaine aéronautique aux quatre coins du globe qui ont adopté la devise selon laquelle « un kilomètre d’autoroute ne vous mènera qu’à un kilomètre, mais un kilomètre de piste [de décollage] vous mènera partout ».

ACS met à l’honneur les pionnières de l’aviation à l’occasion de la Journée internationale de la femme

En cette Journée internationale de la femme, nous rendons hommage aux employées d’ACS et aux femmes travaillant dans le domaine aéronautique aux quatre coins du globe qui ont adopté la devise selon laquelle « un kilomètre d’autoroute ne vous mènera qu’à un kilomètre, mais un kilomètre de piste [de décollage] vous mènera partout ».

En cette Journée internationale de la femme, nous rendons hommage aux employées d’ACS et aux femmes travaillant dans le domaine aéronautique aux quatre coins du globe qui ont adopté la devise selon laquelle « un kilomètre d’autoroute ne vous mènera qu’à un kilomètre, mais un kilomètre de piste [de décollage] vous mènera partout ».

La Journée internationale de la femme 2019 est consacrée à la parité entre les sexes

Pink Venus symbol on International Women’s Day banner
Pink Venus symbol on International Women’s Day banner

Le 8 mars, les hommes et les femmes du monde entier célèbrent la Journée internationale de la femme. Depuis 1909, date à laquelle le Parti socialiste d’Amérique a organisé la première Journée de la femme à New York, l’événement se déroule chaque année un peu partout sur la planète en vue d’attirer l’attention sur les droits des femmes et les diverses questions et difficultés relatives à leur sexe. Le 8 mars est devenu une journée officielle de célébration et d’activisme après que les femmes ont obtenu le droit de vote en Russie soviétique en 1917. Cette journée était célébrée presque exclusivement dans les pays communistes jusqu’à ce que les Nations Unies (ONU) ne la fêtent à leur tour en 1975, qui se trouvait également être l’Année internationale de la femme. Ce n’est qu’en 1977 que l’Assemblée générale des Nations Unies a demandé aux États membres de faire du 8 mars la journée officielle des droits de la femme et de la paix mondiale.

Le slogan de la Journée internationale de la femme 2019 est #BalanceforBetter. En d’autres termes, plus l’équilibre entre les sexes sera respecté à travers le monde, plus le monde sera meilleur. Mais comment le secteur de l’aviation se positionne-t-il en matière de promotion de l’équité entre les sexes ?

Il reste encore beaucoup de travail à faire dans une industrie qui demeure dominée par les hommes. L’étude du Centre for Aviation (CAPA) réalisée en 2015 révèle que moins de 5 % des PDG des compagnies aériennes sont des femmes. Le rapport mentionne malgré tout qu’un plus grand nombre d’entreprises mettent l’accent sur l’égalité entre les sexes et l’équilibre des effectifs. Air Charter Service (ACS) fait partie des sociétés qui valorise la contribution des femmes au sein de son personnel. L’entreprise compte un certain nombre de femmes à des postes de direction et encourage la participation d’un plus grand nombre d’entre elles dans l’industrie.

Georgina Heron, directrice du département Private Jets London, en est un très bon exemple. Entrée chez ACS en 2008 après l’obtention de son diplôme universitaire, elle dirige aujourd’hui une équipe de 25 chargés de clientèle, chacun disposant de son propre portefeuille de clients. Elle conseille aux femmes qui envisagent de commencer une carrière dans l’aviation de « travailler dur, être engagées, proactives et toujours disposées à apprendre. Il y a maintenant beaucoup plus de femmes dans l’industrie, et ce qui était autrefois un club presque exclusivement masculin est en train de devenir un milieu beaucoup plus équilibré. »

Les illustres pionnières de l’aviation et la nouvelle génération

Même à l’époque où elles portaient de grandes robes et des bonnets à volants, les femmes n’hésitaient pas à voyager dans les airs. La première d’entre elles à avoir pris le chemin des airs fut la Française Élisabeth Thible, alors âgée de 19 ans. C’est en 1784 que Thible, déguisée en déesse Minerve, remplace avec empressement le comte Jean-Baptiste de Laurencin, trop nerveux pour parcourir le trajet en montgolfière depuis Lyon. Après un vol réussi, les spectateurs assistèrent, choqués, à l’explosion de la montgolfière au moment de toucher le sol, alors que la toile tombait sur les occupants. L’un de ces derniers pût se frayer un chemin à l’aide d’un couteau, et, allant secourir Thible, découvrit qu’elle avait réussi à se sortir du guêpier – loin du stéréotype de la femme timide et craintive. L’aéronaute amateur M. Fleurant a attribué à Thible le succès du vol, soulignant que la jeune femme avait alimenté la boîte à feu pendant tout le voyage. Elle avait également pris l’initiative de chanter deux duos de La Belle Arsène de Monsigny, un opéra célèbre à l’époque, lors de l’ascension du ballon.

Il est peu probable que Thible ou l’un des spectateurs de cette journée ait pu imaginer qu’une femme piloterait un jour une navette spatiale. Lors d’une entrevue réalisée en 2005, Eileen Collins, qui allait commander la navette spatiale STS-114 peu de temps après, a déclaré : « Mes héros sont les astronautes qui m’ont précédée, les pilotes d’essai et les femmes pilotes qui ont participé à la Seconde Guerre mondiale et les femmes qui ont subi les tests médicaux pour le programme Mercury. Toutes ces personnes dont j’ai lu les récits au lycée et à l’université m’ont influencée de façon extrêmement positive. »

Lors de la mission STS-114, Collins est devenu le premier astronaute à piloter la navette spatiale selon une manœuvre complète de tangage sur 360 degrés, un type de navigation indispensable pour que les astronautes à bord puissent photographier le fuselage de l’appareil et s’assurer que les dommages subis par la navette n’entraînaient aucun danger pour le retour. Collins a été la première femme à piloter la navette spatiale Discovery STS-63 en 1995, qui avait pour objectif de rejoindre la station spatiale russe Mir. Elle fut également pilote sur la mission STS-84 en 1997 et la première femme à commander un engin spatial américain lors de la mission STS-93, lancée en juillet 1999, qui avait pour but de déployer l’observatoire de rayons X Chandra. Collins a pris sa retraite en tant qu’astronaute de la NASA et colonel de l’U.S. Air Force, après avoir reçu plusieurs médailles pour ses états de services dans l’aviation et l’aérospatiale.

Ce sont des femmes comme Collins qui ont poussé les générations suivantes à réaliser leurs rêves et qui continuent de laisser leur empreinte dans l’industrie aéronautique. Fran Bennett, responsable Global Flight Service d’ACS à Londres, constate que, bien que la présence des femmes dans l’industrie soit globalement acceptée, d’anciens préjugés existent encore à certains endroits du globe. « C’est triste à dire, mais, dans certaines parties du monde, parce que vous êtes une femme, les gens n’écoutent pas tout de suite votre point de vue pour résoudre un problème, ou leur culture les amène à penser que c’est une erreur pour vous d’être au check-in et de soulever 200 valises pour les déposer sur le tapis à bagages (même si votre aide permet d’accélérer le travail et de faire voyager les passagers plus tôt).

« Quand je repense à toutes les fois où les gens ont appelé le bureau et demandé à parler à "M. Fran" ou m’ont cherché en vain dans un aéroport parce qu’ils s’attendaient à tomber sur un homme. Je pense que grâce aux relations que j’ai construites au fil des années, amenant les clients et les fournisseurs à me faire confiance, j’ai pu éliminer ce type de problème de ma vie professionnelle. Mais quand il s’agit de nouveaux clients ou fournisseurs, il faut à nouveau travailler dur pour construire la confiance. »

Fran a commencé chez ACS en 2014 en tant que Senior Manager du département Flight Service for Commercial Jets au bureau de Londres. Après avoir passé six mois chez ACS, elle s’est mise à aider d’autres bureaux à mettre sur pied des vols plus complexes et à former leur département Flight Service. Fran a été promue à son poste actuel en janvier 2018, ce qui l’a éloignée de l’organisation quotidienne des vols à Londres pour se concentrer sur les vols complexes, les aéroports et les projets de plus grande envergure.

Les conseils de Fran aux femmes qui débutent dans l’industrie de l’aviation ? « Assurez-vous de savoir de quoi vous parlez. Cela vous donne plus de crédibilité et peut aider à briser certains des obstacles sexospécifiques auxquels nous sommes malheureusement parfois confrontées. Posez aussi beaucoup de questions. Cela vous aide à développer votre connaissance de l’industrie. Tentez votre chance, c’est tout. Une fois qu’on entre dans le monde de l’aviation, il est très difficile de s’imaginer dans une autre industrie. Il y a toujours de nouvelles choses à apprendre et de nouveaux problèmes à résoudre. Même si vous traitez avec les mêmes compagnies aériennes et des clients réguliers, chaque journée est différente de la précédente. »

De la montgolfière au bombardier de chasse

Black and white image of Nancy Harkness Love in her plane
Black and white image of Nancy Harkness Love in her plane

Quatre ans après qu’Élisabeth Thible ne devienne la première femme de l’histoire à voler — en alimentant la boîte à feu sur un air d’opéra — Jeanne Labrosse effectuait le premier vol féminin solo en montgolfière. Son exploit fut suivi en 1804 du vol de Sophie Blanchard, qui devint la première aéronaute professionnelle. En 1811, Napoléon la nomma chef du service aérien. 92 ans plus tard, une femme pilotait pour la première fois un avion motorisé — il s’agissait d’Aida de Acosta, une Américaine en vacances à Paris. Elle ne put prendre les commandes de l’appareil qu’après avoir persuadé Alberto Santos-Dumont, le célèbre pionnier de l’aviation, qu’elle en était capable.

Mais ce sont les deux guerres mondiales qui ont fait des femmes de véritables pilotes et mécaniciennes d’avion. L’offensive a été menée par plusieurs d’entre elles, comme la Française Hélène Dutrieu, ou la princesse russe Eugénie Shakhovskaïa, qui officièrent toutes deux comme pilotes de reconnaissance. La première femme militaire à avoir l’honneur de piloter des missions de combat fut la Turque Sabiha Gokcen, en 1937. Pendant la Seconde Guerre mondiale, nombre de femmes débarquaient sur les terrains d’aviation afin de prendre part aux hostilités. L’Union soviétique comptait d’ailleurs trois régiments de combats aériens majoritairement féminins : le 588e Régiment aérien de bombardement nocturne, en biplans PO2, le 587e Régiment de bombardiers en Petliakov PE2, et le 586e Régiment de chasse de défense aérienne en YAK-1.

Aux États-Unis, il a fallu attendre 1942 pour que des femmes comme Jacqueline Cochran et Nancy Harkness Love — avec la complicité d’Eleanor Roosevelt — puissent servir comme pilotes dans l’armée. Jacqueline Cochran dirigeait le Women’s Flying Training Detachment (WFTD) de l’armée de l’air ; ce dernier fusionnera un an plus tard avec le Women Airforce Pilots Service (WASP), qui avait pour mission de soutenir les militaires, en faisant voler les avions des usines aux bases aériennes des forces armées. Ces femmes étaient aussi des pilotes d’essai, des chauffeurs aériens et faisaient office de cibles tractées pour l’entraînement au canon antiaérien. Bien que ce groupe ait été dissous en 1944, ce n’est qu’en 1979 que les WASP ont obtenu le statut d’anciennes combattantes.

Mais il faudra attendre les années 1990 pour que les femmes prennent officiellement leur place comme pilotes de chasse dans les forces armées du monde entier. En 1990, Sally Cox et Julie Ann Gibson furent les premières pilotes à voler en solo pour la Royal Air Force. Aux États-Unis, l’interdiction des missions de combat aérien pour les femmes fut levée en 1991, et les prétendantes n’ont pas tardé à se manifester. Jeannie Marie Leavitt, devenue la première femme pilote de chasse en 1993, fut la première à commander une unité de combat de l’USAF. L’année précédente, la lieutenante Kelly J. Franke avait été la première femme pilote à obtenir le prix du « Pilote de l’année », décerné par la Naval Helicopter Association ; après avoir effectué 105 missions de soutien, elle fut citée pour ses prouesses aériennes exceptionnelles, avec 664,2 heures de vol sans accident.

D’autres femmes ont réalisé des exploits similaires dans le monde entier. Nina Tapula fut la première femme pilote militaire en Zambie. En Inde, Harita Kaur Deol est devenue, à 22 ans, la première femme pilote d’avion militaire à voler en solo. Kendra Williams a terminé la formation de pilote de l’armée de l’air du Zimbabwe en 1996, tandis que Caroline Aigle pilotait un Mirage 2000-5 pour l’armée de l’air française. En 2007, la major Mariam Al-Mansouri est devenue la première femme pilote de chasse des Émirats arabes unis. Elle a déclaré à ce sujet : « Les hommes comme les femmes ont le droit de travailler dans n’importe quel domaine, tant qu’ils le font avec loyauté, détermination et persévérance. »

Des femmes comme Barbara Barrett ont continué de plaider avec passion en faveur d’une plus grande présence des femmes dans l’armée, censée être plus inclusive. La carrière de Barbara Barrett en tant que pilote qualifiée et première femme civile à faire atterrir un F/A-18 Hornet sur un porte-avions est tout à fait remarquable. Elle a également été vice-présidente du Civil Aeronautics Board américain et administratrice adjointe de la Federal Aviation Administration (FAA). Comme si cela ne suffisait pas, elle a aussi reçu une formation d’astronaute afin de participer, en tant qu’auxiliaire, au vol Soyouz TMA-16 à destination de la Station spatiale internationale.

Femmes de vols extrêmes — pilotes d’essai et astronautes

La première femme pilote d’essai jamais répertoriée est Ann Baumgartner Carl — qui appartenait au WASP pendant la Seconde Guerre mondiale. Ses prouesses de vol l’ont conduite à Wright Field, près de Dayton, en Ohio, en 1944, où elle pilotait le Bell YP-59A, un avion expérimental. Un an plus tard, Rosamund Steenkamp, d’origine sud-africaine, prenait les commandes du Gloster Meteor III, encore en phase de test, pour le British Air Transport’s Auxiliary Service.

Elizabeth Hooker, Teddy Kenyon et Barbara Kibbee Jayne sont d’autres exemples de femmes ayant volé comme pilotes d’essai pour Grumman Aircraft pendant la Deuxième Guerre mondiale. Ces femmes courageuses pilotaient des Hellcats F6F dès leur sortie d’usine. Ces avions joueront un rôle déterminant dans la guerre navale contre le Japon.

En 1959, les femmes ont franchi un petit pas avec le choix de Jerrie Cobb — qui livrait les chasseurs et bombardiers militaires de l’USAF dans le monde entier — comme première femme à s’attaquer aux redoutables tests de sélection des astronautes. Bien qu’ayant réussi les trois phases d’épreuves, il lui a été interdit de voler dans l’espace du seul fait qu’elle était une femme.

Wally Funk est un autre exemple de femme ayant participé à l’entraînement préliminaire des astronautes. Elle est ensuite devenue la première femme à occuper le poste d’inspecteur de la FAA en 1971. Trois ans plus tard, elle entrait au National Transportation Safety Board (NTSB), où elle devint l’une des premières enquêtrices en sécurité aérienne du Bureau.

La première femme à voler dans l’espace fut la Russe Valentina Tereshkova, en 1963. Avant ce premier vol, elle et quatre autres femmes avaient suivi une formation de 18 mois.

Elle passa près de 70 heures dans l’espace, faisant 48 fois le tour de la Terre dans la capsule Vostok 6, mais le vol ne se déroula pas exactement comme prévu. Une erreur dans le logiciel de navigation automatique de la navette fit s’éloigner progressivement l’appareil de l’orbite terrestre ; en faisant part de cette observation, Tereshkova a permis aux experts de créer rapidement un nouvel algorithme d’atterrissage. La cosmonaute, souriante tout au long de l’épreuve, restait impavide devant les téléspectateurs soviétiques et européens, ignorant totalement que quelque chose ne tournait pas rond. Tereshkova réussit finalement à atterrir en toute sécurité, avec juste un bleu au visage. Elle est connue pour avoir déclaré par la suite : « Si les femmes peuvent être cheminots en Russie, pourquoi ne pourraient-elles pas voler dans l’espace ? »

Christina Marmara, directrice du département d’aviation commerciale chez ACS, pour la côte ouest, à Los Angeles, n’est pas allée dans l’espace, mais elle a affrété des vols pour la NASA et a eu l’occasion de travailler directement avec certaines des plus grandes compagnies, groupes musicaux et équipes sportives au monde. Elle a déclaré, à destination des femmes qui débutent dans l’industrie : « Vous apprendrez beaucoup de choses sur vous-même — sur les moyens de gérer la pression, de travailler sans relâche et de vous motiver pour continuer à aller plus loin. Vous rencontrerez des gens formidables et nouerez des contacts aux quatre coins du globe et dans toutes les industries. »

« Ce qu’il y a de mieux dans notre département, c’est que vous travaillez avec des gens très différents, qu’il s’agisse d’équipes sportives, de célébrités, de militaires ou de personnes du monde entier. Vous pouvez aussi bien découvrir le monde des tournages et de la production cinématographique que les appels d’offres du gouvernement, les événements ultra VIP et les voyages, et devenez peu à peu un véritable caméléon capable de s’adapter à différents environnements. Vous bénéficiez également d’un bon équilibre entre routine sur place et déplacements, afin de vérifier par vous-même l’organisation du vol et de sortir un peu du bureau. »

L’aviation devient commerciale — les femmes suivent le mouvement

Si les frères Wright sont devenus des célébrités après avoir effectué le premier vol motorisé de l’histoire, le 17 décembre 1903, rares sont ceux qui ont entendu parler de leur sœur, Katharine Wright. On attribue à cette femme extraordinaire de nombreux mérites, comme celui d’avoir fait tourner les affaires de ses frères, d’avoir obtenu du soutien pour leurs projets de vols, d’avoir conquis les médias lors de leurs voyages outre-mer et d’avoir volé avec eux en France en 1909. Wilbur a dit de sa sœur : « Si jamais le monde retient notre nom en relation à l’aviation, il doit aussi se souvenir de notre sœur. » Malheureusement, cela n’a pas toujours été le cas. Néanmoins, malgré leur manque de reconnaissance, les femmes ont joué un rôle déterminant dans les bouleversements qu’a connu le monde de l’aéronautique, passé d’un simple passe-temps novateur — et souvent dangereux — au moyen de transport privilégié de quatre milliards de personnes chaque année.

La première femme à piloter un avion postal américain de manière régulière fut Helen Richey, en 1934. Malgré son excellent travail en tant que copilote pour Central Airlines, ses collègues masculins ne lui ont pas permis d’adhérer à leur syndicat et lui ont fait savoir qu’elle ne pouvait pas voler par mauvais temps. Mais rien ne pouvait empêcher Helen Richey de prendre son envol ; elle démissionna pour rejoindre Louise Thaden au Département du marquage aérien du Bureau du commerce aérien. Ce n’est qu’en 1973, avec l’arrivée d’Emily Howell Warner chez Frontier Airlines, qu’une femme fut autorisée à piloter un avion de façon permanente pour une compagnie commerciale américaine.

Entretemps, principalement au cours des années 1960, les femmes avaient rejoint l’aviation commerciale, principalement comme hôtesses de l’air (aujourd’hui connues sous le terme non sexiste d’« agents de bord »). En raison d’un grand nombre de stéréotypes, ces femmes étaient souvent considérées comme des aventurières glamour et exotiques. Il s’en est suivi une conception regrettable du métier, constitué de jolies femmes en jupes courtes n’ayant pas le droit de se marier ou d’avoir des enfants si elles voulaient conserver leur poste, qu’elle devait quitter à l’âge de 32 ans. Hollywood est vite tombé sous le charme de cette nouvelle ère glamour de l’aviation, et le roman Girl on a Wing, de Bernard Glemser, fut vite suivi du film Come Fly with Me et de la chanson à succès du même nom de Frank Sinatra, sans oublier le bestseller de 1967, Coffee, Tea or Me ? En 1971, une compagnie aérienne américaine avait pour slogan : « I am Cheryl. Fly Me (Je m’appelle Cheryl. Pilotez-moi). »

À l’époque, bon nombre de ces femmes, qui travaillaient dur, avaient déjà en tête d’intégrer d’autres emplois dans l’aviation commerciale. En Australie, Olga Tarling est devenue la première femme contrôleuse du trafic aérien en 1960, suivie de peu par Yvonne Pope Sintes et Frankie O’Kane en Grande-Bretagne. Pope Sintes allait par la suite devenir instructrice de vol et la première femme pilote de vols commerciaux au Royaume-Uni.

Un certain nombre de femmes à travers le monde avaient un plan de carrière similaire. Ada Brown, encouragée par son expérience d’hôtesse de l’air chez United Airlines en 1940, avait compris la nécessité de reconnaître et de combattre la discrimination généralisée à laquelle les agents de bord faisaient face au travail. C’est ainsi qu’avec un groupe de collègues et près de 300 femmes, elle fonda le premier syndicat d’hôtesses de l’air au monde à United Airlines, en 1945 — l’Air Line Stewardess Association (ALSA). Aujourd’hui, grâce aux efforts de Ada Brown et de ses collègues agents de bord, 25 autres transporteurs sont représentés par le syndicat issu de l’ALSA, devenu entretemps l’Association of Flight Attendants.

Eva Piesiak, directrice de la division d’aviation commerciale d’ACS Canada, explique qu’on lui demande souvent si elle est hôtesse de l’air lorsqu’elle dit qu’elle travaille dans l’aviation, un stéréotype qu’elle prend plaisir à mettre en pièce. Elle nous en dit un peu plus : « L’industrie de l’aviation est historiquement dominée par les hommes. J’ai trouvé qu’il était difficile d’être prise au sérieux par les clients, les pilotes, les cadres des compagnies aériennes, les agents des douanes, les mécaniciens d’avions et les ravitailleurs aéroportuaires. Je me suis familiarisée très tôt avec la façon de parler aux gens en personne ou au téléphone, pour qu’ils me respectent et qu’ils soient en mesure d’accomplir la tâche qui leur est confiée. J’ai travaillé dur pour en arriver là où je suis, et je trouve toujours difficile de m’entendre demander, lorsque je dis à quelqu’un (homme ou femme) que je travaille dans l’aviation, si je suis agent de bord, comme si c’était la seule chose que la société pense que les femmes sont capables de faire dans le domaine de l’aviation. Je suis contente de voir que ça commence enfin à changer. »

Eva, qui détient un diplôme en administration des affaires avec spécialisation en gestion de l’aviation commerciale, dispense quelques conseils aux femmes qui envisagent une carrière dans le domaine aéronautique : « C’est une industrie captivante, réellement intéressante. Vous travaillerez avec certaines des personnes les plus passionnées qui soient et apprendrez quelque chose de nouveau chaque jour. La polyvalence et le sens de l’organisation sont des qualités indispensables pour travailler dans cette industrie et pour y réussir. Les femmes qui pensent qu’on ne les prend pas tout le temps au sérieux ne doivent pas se laisser abattre. Elles doivent savoir que cette situation n’est que le corolaire d’une industrie qui a toujours été dominée par les hommes, et qu’elles font partie du changement en train de s’opérer ! Restez intelligente et parlez intelligemment. »

Pour chaque femme entrée dans les annales de l’aviation, des milliers d’autres continuent de contribuer à tous les niveaux de l’aviation commerciale. L’une d’entre elles est Caroline Werf, entrée chez ACS en 2012 comme stagiaire en courtage cargo. Caroline a commencé à travailler en Allemagne, avant de partir au Royaume-Uni. En 2014, elle a pris en main les activités allemandes, et a constitué des équipes dans chacun des départements d’ACS : cargos, jets privés et jets commerciaux. Elle a été promue au poste de Country Manager pour l’Allemagne en 2015.

Caroline nous raconte son expérience : « L’affrètement cargo est historiquement une activité dominée par les hommes. Au début, le fait d’être une femme était un véritable défi pour convaincre les clients de longue date que j’avais de l’expérience dans ce domaine. Après avoir fait mes preuves et construit ma réputation, j’ai constaté que mes clients restaient fidèles à la chargée de clientèle que j’étais. ACS est une entreprise formidable qui vous offre une expérience pratique, ce qui vous confère une grande crédibilité auprès de vos clients. Personnellement, j’adore les défis, et l’aéronautique est exactement le type d’industrie qui me convient au quotidien ! »

L’industrie de l’aviation ne peut croître ou s’améliorer sans la participation des femmes

Four women in the Air force stood in front of a military plane at the women in aviation conference
Four women in the Air force stood in front of a military plane at the women in aviation conference

Le nombre de femmes travaillant dans l’industrie aéronautique est encore faible. Les perspectives des années 1930, où le nombre de femmes pilotes a augmenté de 700 en seulement cinq ans, ont été revues à la baisse, le taux mondial de femmes pilotes n’atteignant que 3 %, selon la Women of Aviation Worldwide Week. Aux États-Unis, en 2014, environ 5 % des pilotes de ligne et des pilotes professionnels certifiés étaient des femmes, alors qu’elles représentaient 25 % des ingénieurs en aérospatiale et moins de 6 % des cadres supérieurs dans les compagnies aériennes.

Des pays comme l’Inde et la Chine ont plus de facilité à attirer des pilotes professionnels féminins. En Inde, les femmes représentent environ 11,6 % des pilotes et, en 2012, la Chine avait formé plus de 300 femmes pilotes et plus de 200 auxiliaires aéronautiques. Les autres pays et régions qui recrutent activement des femmes dans l’industrie de l’aviation sont le Vietnam et la région Asie-Pacifique, le Moyen-Orient et l’Afrique, un continent qui, en 2016, affichait sept des dix principaux marchés – en termes de croissance – du secteur aérien.

Malgré tout, les préjugés sexistes dans l’aviation ne sont pas révolus. Pas plus tard qu’en 1991, un passager a refusé de voler à bord d’un avion de SN Brussels Airlines piloté par Barbara Collinet, et il y a tout juste trois ans, sept passagers ont débarqué d’un vol American Airlines Miami-Buenos Aires après avoir appris que leur équipage était entièrement féminin.

Permettre à un plus grand nombre de femmes de travailler dans l’industrie de l’aviation est bien plus qu’une initiative pertinente en matière d’égalité entre les sexes. En effet, le monde fait face à une grave pénurie de pilotes. Le nombre de pilotes a baissé de 30 % aux États-Unis depuis 1987. Traditionnellement, environ 75 % des pilotes de ligne étaient d’anciens militaires, or ce chiffre est passé sous la barre des 33 %. Et l’industrie fait face non seulement à une pénurie de pilotes, mais aussi de mécaniciens, de techniciens et de personnel aéroportuaire. Selon l’Association du transport aérien international (IATA), plus de 190 aéroports dans le monde sont limités en créneaux horaires, impliquant un manque de capacité à répondre à la demande de trafic aérien à toute heure de la journée. Ajoutez à cela le nombre de personnes qui voyagent par avion chaque année, un nombre censé doubler au cours des deux prochaines décennies – il devrait atteindre les 7,8 milliards de passagers, selon l’IATA.

À l’heure actuelle, il existe un bassin inexploité de femmes susceptibles d’entrer dans l’industrie de l’aviation, non seulement pour pallier la pénurie de pilotes et accroître la capacité des aéroports à traiter et à servir un nombre croissant de passagers aériens, mais aussi pour contribuer, comme elles l’ont toujours fait, à la technologie, la formation et l’efficacité du secteur aéronautique.

Anna Goma Oliva est directrice de la division Private Jets d’ACS Espagne. Elle a débuté au sein de l’entreprise spécialiste de l’affrètement d’avions privés en 2013, après avoir obtenu un Master of science en ingénierie aéronautique et avoir occupé des postes dans diverses entreprises du secteur. Son travail acharné et sa persévérance lui ont permis de gravir les échelons jusqu’à son poste actuel de directrice chez ACS.

Anna revient sur son parcours : « J’ai toujours travaillé dans l’industrie aéronautique, mais je dois dire que j’étais plutôt novice quand j’ai commencé chez ACS. Même les courtiers les plus efficaces font face à des problèmes incontrôlables comme la météo, par exemple, mais de mon côté, les moments difficiles consistaient à trouver les meilleures solutions pour mes clients et à les fidéliser. Il est important de ne pas abandonner. Cela peut être très difficile au début et parfois assez décourageant, mais il faut continuer à travailler dur pour devenir un grand consultant en aviation. L’expérience fait de vous un courtier plus sûr et plus fiable. J’essaie toujours de prévoir le moindre incident afin de conseiller mes clients au mieux. Devenir le courtier numéro un en Europe a été une expérience passionnante. L’aviation est ma passion et contrairement à mes emplois précédents, je me suis toujours sentie motivée chez ACS. D’ailleurs, l’année dernière, j’ai travaillé jusqu’à la veille de mon accouchement – vous pouvez imaginer à quel point j’aime mon travail. J’en suis carrément accro ! »

Le thème de la Journée internationale de la femme de 2019 semble taillé sur mesure pour l’industrie de l’aviation : il est temps de bâtir un monde plus égalitaire, essentiel à la prospérité des économies et des collectivités.

Comme l’a dit Amelia Earhart : « La façon la plus efficace de le faire, c’est de le faire. »

Passionné-es par l’aviation ? Contactez-nous pour en savoir plus sur les possibilités que nous offrons aux étudiant-e-s en aviation à toutes les étapes de leur cursus universitaire.

  • RESPONSABLES DE CLIENTÈLE DÉDIÉS
  • SANS ENGAGEMENT
  • 30+ ANS D’EXPÉRIENCE
  • DISPONIBLES 24H/24, 7J/7

EMAIL US

CALLBACK